Komrads... C’est qui ?
Depuis sa création en 2015, la marque de baskets belge Komrads a fait un grand pas pour réduire drastiquement son empreinte carbone (sans mauvais jeu de mots !). Les matières durables occupent une place centrale chez Komrads.
Dès le départ, ses fondateurs et partenaires, Greet Goegebuer et Mark Vandevelde, se sont engagés à créer une basket 100 % recyclée. Une première en Belgique. En ce moment, Komrads nous ravit avec deux collections, et est sur le point de commercialiser leur troisième ligne de baskets.
Komrads travaille uniquement avec des matières recyclées et certifiées. On y retrouve les grands classiques comme le coton recyclé et le caoutchouc recyclé, mais des matières plus surprenantes comme le cuir de pomme. Le jus de pomme n’est pas que « du bonheur dans un verre ». Il génère aussi beaucoup de déchets. Heureusement, les déchets de pelures et de trognons de pomme peuvent être transformés en une alternative durable au cuir composée à au moins 50 % de fibres de pommes, 40 % de résine synthétique et 10 % de PU. Écologique, durable, de qualité : le cuir de pomme coche toutes les cases.
Avec les universités de Hasselt et d’Utrecht, Goegebuer et Vandeveld étudient des manières d’augmenter ce pourcentage sans compromettre leur qualité. La dernière collection de Komrads fait bon usage du plastique repêché en Méditerranée et dans l’Océan Atlantique : d’où son nom, OCNS. Pour revaloriser ce déchet, la marque travaille avec des pêcheurs (qui recueillent les débris de plastique) et SEAQUAL (une entreprise qui les transforme en tissu).
Komrads accorde beaucoup d’importance à l’optimisation et à l’innovation quand il développe de nouvelles matières mais aussi lors de la conception. Les collections ICNS et APLS, créées toutes les deux par un créateur anversois, ont nécessité deux ans d’essais et d’expériences.
Le cuir de pomme est au cœur de la collection APLS, mais la collection contient également du coton recyclé et de la mousse de polyuréthane recyclée, dont le principal composant est le charbon actif.
Avec sa tige en coton recyclé et ses semelles en caoutchouc recyclé (soit de pneus de voiture ou de semelles d’autres chaussures), les baskets ICNS rendent hommage au design né dans les années cinquante, lorsque l’ancien URSS a créé sa basket soviétique en réponse à la Converse américaine. Les lacets et la doublure des chaussures ICNS sont fabriqués à partir de bouteilles en PET usagées et de coton recyclé. Même la colle est biologique. En bref : Les baskets Komrads sont fabriquées en matières recyclées, mais sont également conçues pour être recyclables en fin de vie.
La production de Komrads a lieu au Portugal, dans des conditions de travail décentes, en échange d’une rémunération équitable. Le fournisseur portugais de la marque a récemment obtenu la certification AENOR, un honneur octroyé aux entreprises qui proposent systématiquement des produits de qualité sans perdre de vue leur impact environnemental. Une description qui va comme un gant à l’usine de Komrads, qui est entièrement alimentée à l’énergie renouvelable. Goegebuer et Vandeveld s’approvisionnent également près de leur site de production pour réduire leur empreinte carbone.
Komrads compte des agents en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, en France, en Israël, en Finlande, en Norvège et aux États-Unis, mais la marque gère également sa propre boutique en ligne. Les commandes sont expédiées dans des cartons certifiés FSC.
Le modèle ICNS qui n’a rien perdu de sa beauté en plus de 70 ans depuis son premier lancement, prouve que les baskets telles que celles de Komrads peuvent être portées pendant des années. Et ce n’est pas qu’une question de style, mais également de qualité : les chaussures Komrads sont durables. La marque souhaite que ses clients profitent de leurs baskets pendant très très longtemps.
Komrads déteste l’idée de placer la responsabilité de leurs produits sur les épaules des personnes qui les achètent. Voilà pourquoi la marque souhaite donner à ses clients la possibilité de rendre leurs anciennes baskets, afin qu’elles puissent être désassemblées et recyclées, et réutilisées dans les semelles de nouvelles chaussures Komrads.
Quelle(s) leçon(s) souhaitez-vous partager ?
Vandevelde et Goegebuer : « Mieux vaut fait que parfait. » Parfois, il faut juste savoir se lancer. Nous ne souhaitons jamais perdre notre mentalité de start-up agile, quelle que soit l’ampleur de notre expansion. Nous accueillons chaque revers avec une attitude positive, parce que nous savons qu’après la pluie vient le beau temps (et qu’il peut pleuvoir beaucoup lorsque l’on est entrepreneur). »
Cette page a été créée en février 2021. Curieux d’en savoir plus sur Komrads ? N’hésitez pas à les contacter sur hello@komrads.world!
Que veut dire le mot « durabilité » pour vous ?
Mark Vandevelde et Greet Goegebuer : « Nos enfants et leur avenir sur cette planète sont ce qui nous a poussés à commencer à produire de manière durable. Surtout lorsque nous nous sommes intéressés à ce qu’était l’industrie de la mode au début de l’histoire de Komrads et que nous nous sommes rendu encore plus compte de sa pollution historique, des conditions de travail souvent désastreuses (pensons au Rana Plaza, mais également aux drames sociétaux qui ont toujours lieu aujourd’hui au Vietnam, au Bangladesh ou encore en Chine). Pour nous, la durabilité n’est pas un mot à la mode : c’est l’ADN de notre entreprise. Elle fait partie de nos vies. Nous souhaitons toutefois soutenir la durabilité sans compromettre la qualité, le design ou le confort. Voilà pourquoi il est très important pour nous de commercialiser une basket de qualité qui n’est pas plus chère que son homologue non durable. Notre devise résume bien les choses : « Faisons la différence, les pieds d’abord, parce que cette planète a besoin que VOUS en ayez quelque chose à cirer ! »
À quels défis faites-vous face ?
Vandevelde et Goegebuer : « Les défis sont de taille. Nous devons essayer de garder un prix de vente acceptable malgré les coûts de production élevés (les matières durables sont tout simplement plus chères). Ce n’est pas facile de trouver l’équilibre, mais nous souhaitons convaincre les clients que la durabilité est le meilleur choix et que cela ne doit pas forcément faire mal à leur portefeuille. Nous sommes en pleine phase de croissance. Garder la durabilité à l’esprit est donc un autre défi. »